mercredi 31 août 2011

Le Nouvelliste de Trois-Rivières



Le nouveau directeur du Centre Frédéric-Janssoone et vice-postulateur de la cause du bienheureux Frédéric, le père Roland Bonenfant, espère bien que le père Frédéric sera canonisé en 2016, année du centenaire de sa mort.
«We must go to the point», déclare avec bonhomie celui qui trouve que 100 ans, c'est bien assez pour se faire une idée de la vie mais surtout de l'oeuvre du saint homme, et ce même si les canonisations exigent en moyenne entre 200 et 300 ans.
«Imaginez, ça fait 95 ans qu'il y a des gens en poste comme moi qui s'occupent de la cause. Et il y a eu trois procès informatifs: ici à Trois-Rivières, à Lille en France et au Caire en Égypte. C'est beaucoup trop à mon avis, surtout que c'est si clair qu'il s'agit d'un homme qui, toute sa vie, a été extraordinaire. Plus grand que nature.»
Est-ce donc que le père Bonenfant n'attend pas le fameux «miracle éclatant» réclamé par Rome pour espérer voir le père Frédéric canonisé?
«Je trouve que ce qui est encore plus important que la canonisation, c'est de le faire connaître dans l'Église universelle, parce qu'ici, au Québec, il est bien connu et même au Canada. Nous avons 26 casiers comme ça, dit-il, en montrant les classeurs derrière lui, pleins de lettres écrites par des gens pour ''faveur obtenue''. Il n'y a pas autant de guérisons miraculeuses, mais il y en a, et même beaucoup.»
Le père Bonenfant n'a pas peur d'ajouter qu'il n'est pas tellement d'accord avec le fait que Rome exige un autre miracle du père Frédéric.
«Je trouve surtout qu'il a fait bien des miracles pendant sa vie. Je crois que ce qui fait un saint, c'est sa vie, certains points en particulier de sa vie qui le démarquent.»
Et des «points en particulier», ce n'est pas ce qui manque dans la vie de Frédéric Janssoone. Le père Bonenfant s'apprête à les faire connaître en créant un nouveau site Internet qui sera consacré à ce sujet. Ce sera le troisième.
«Les deux autres sites le présentent au passé, alors que depuis sa mort, il faut en parler au présent. Même si l'Église ne l'a pas encore canonisé, il est déjà le protecteur et le patron dans bien des domaines», insiste-t-il en énumérant: patron des pèlerins de Terre Sainte, des organisateurs de pèlerinages, patron de la Custodie de Terre Sainte elle-même, patron des chercheurs de sens et de vérité, patron des catéchistes, des grands marcheurs, patron des méditants et des retraitants, des prédicateurs populaires, pour ne nommer que ceux-là.
Au-delà du moine quêteux mystique, du cofondateur de Notre-Dame-du-Cap, du témoin du miracle des yeux de la statue de la Vierge, le franciscain veut faire connaître l'écrivain infatigable, l'extraordinaire organisateur de pèlerinages, le spécialiste de Jérusalem, le vicaire custodial rédacteur des règlements de Bethléem et du Saint-Sépulcre, l'oecuméniste, etc...
«Je veux présenter une lecture originale et inédite de ce qui fait la grandeur de cet homme-là qui était un peu workaholic et d'une grande piété», confie le franciscain.
Le père Bonenfant compte soumettre «bien modestement» son dossier à Rome en espérant être assez convaincant pour pouvoir célébrer la canonisation du bienheureux Frédéric en 2016... sous le nom de saint Frédéric de Ghyvelde, lieu de sa naissance.
Lorsqu'on demande au père Roland Bonenfant comment les catholiques du diocèse de Trois-Rivières peuvent l'aider dans sa mission lui et son comité, il répond: par la prière, des dons mais surtout par l'intensification de leur foi.
Et si on lui procurait un secrétaire, ça ne serait pas mal non plus.




Louise Plante











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